Les informations de ce texte sont reprises en partie de la présentation figurant sur le panneau « Sainte-Croix-sur-Mer, la ferme seigneuriale » conçu et mis en place en 2007 par l’ADTLB (à partir d’informations fournies par Pierre Brunet) et du mémoire « Sainte-Croix-sur-Mer » rédigé en 1991 par un habitant du village, Frédéric Coiffier. Deux ouvrages de référence sur le sujet des fermes-manoir du Bessin sont à citer : « Ryes, un canton du Bessin » par Bernard Ducournet et Pierre Brunet paru aux éditions du Lieux Dits en 2013 et « Fermes-Manoirs du Bessin » par Bernard Gourbin et Pierre Brunet aux éditions Orbec en 2014.

Situé au croisement des routes de Crépon à Graye-sur-Mer et de Banville à Ver-sur-Mer, Sainte-Croix-sur-Mer est un petit village rural comptant aujourd’hui 251 habitants (recensement de 2016), trois exploitations agricoles (fermes Coiffier, Fouques et Leménager) et plusieurs maraîchers et artisans.

La commune comporte quelques bâtiments anciens:

  • l'église de l'Exaltation-de-la-Sainte-Croix, construite à partir de la fin du XIIème, comprend une nef romane, un chœur gothique et un clocher-tour carré de façade du XVIIIème siècle. Le petit portail nord de l'église est protégé au titre des monuments historiques depuis le 13 avril 1933.
  • le manoir dit château ou ferme Fouques, XVIIème et XVIIIème, rue de Ver-sur-Mer, inscrit à l’inventaire général des monuments historique.
  • la ferme d’Ivrande, rue de Graye, acquise et reconstruite en 1765 par l’architecte François de Cussy.
  • et La Belle Angerie, l'ancienne ferme seigneuriale (notice Mérimée IA00122063) .

Très modeste, la seigneurie de Sainte Croix, après avoir appartenu à un parlementaire parisien passa en 1628 à une famille de bourgeois caennais, les Maheust, anoblis en 1700 et qui en conservèrent la ferme par leurs descendants jusqu’au milieu du XIXème siècle. Du logis, en ruines dès 1940, ne reste qu’un mur le long de la route, mais les anciens bâtiments agricoles subsistent.

Cette origine est attestée par l'inscription gravée sur l’encadrement (jambage gauche) de la fenêtre ouest du mur sur rue de l’ancien logis. L’inscription figure, sous des épis de blé et “ROBERT LA+” (Robert Lacroix, nom de fermier de l’époque ?), “MAHEUST” en lettres entrelacées entre le « 16 » et le « 81 » de la date “1681”.

Le colombier, sans toit comme tous les colombiers de cette région antérieurs au XVIIème siècle, en est l’édifice le plus remarquable à côté de la grange et du portail orné à son sommet d’un motif de panier fleuri. L’ancienne étable, aux détails architecturaux copiés sur le presbytère voisin, aurait été reconstruite au XIXème siècle. Toutefois, au vu de l’architecture de ce bâtiment ainsi que du nombre important d’ouvertures et de leur disposition on peut s’interroger sur sa finalité agricole et sur sa période de construction, tous points qui nécessiteraient d’être approfondis. La photographie ci-dessous extraite du mémoire de Frédéric Coiffier, montre l’état de ce bâtiment au début des restaurations réalisées à partir de 1962.

Alimenté par une source, le bassin maçonné occupe le centre de la cour.

Jusqu’en 1961, l’ensemble constituait une ferme appartenant à Ferdinand Coiffier et Alice Yvray son épouse, exploitants agricoles, comme en témoigne la photographie ci-dessous (~1950, extraite du mémoire cité plus haut) du battage dans la cour devant la grange et le colombier couvert en chaume à l’époque.

Ceux-ci l’ont vendu le 8 décembre 1961 à Monsieur et Madame Robert Midy qui entreprirent des travaux importants de restauration au cours des années suivantes:

  • Remise en état et restauration de l’ensemble des maçonneries (murs, colombier, bâtiments);
  • Transformation de la grange et de l’étable en bâtiments d’habitation ;
  • Assainissement de la cour et des abords des bâtiments ;
  • Création d’une allée de roulage en pavage de grès du portail à la charreterie ;
  • Ajouts de plusieurs éléments ornementaux : vasques de pierre, cadran solaire, colonnes, éléments d’architecture religieuse…
  • Aménagement des espaces: engazonnement, plates-bandes, verger…

Nous avons acquis la propriété, parcelle 124 du cadastre, de Monsieur Antoine Midy, ayant-droit de Monsieur et Madame Robert Midy,  le 15 mai 1997 et avons conservé l’état de restauration de l’ensemble. La propriété a été agrandie par l’acquisition le 13 mai 2005 auprès des consorts Coiffier de la parcelle 123.




  • No labels