Présentation
Pour le projet de reconstruction de l’église Saint-Louis de Brest détruite en 1944, un concours fut organisé qui sélectionna le cabinet d’architecture brestois d’Yves Michel. Après plusieurs propositions du cabinet d’architecture et à la suite d’un voyage en Suisse pour y découvrir les églises nouvelles (suivant la recommandation de la revue l’Art Sacré), les responsables diocésains se décidèrent pour un plan architectural épuré, une nef ouverte, un bas-côté décalé, un clocher séparé, des chapelles latérales et surtout, une utilisation nouvelle de la lumière et des volumes.
Le père de Laborde, bénédictin spécialiste d’art sacré, recommanda les artistes Maurice Rocher, Paul et Jacques Bony, l’idée étant de leur donner carte blanche, la lumière faisant partie intégrante de l’architecture. Ces artistes se connaissaient déjà et Maurice Rocher ne tenta ses verrières blanches qu’en tenant compte du mur coloré de Jacques Bony en face. Pour cet immense mur-vitrail, il hésita sur la taille et le nombre des personnages, se décidant finalement pour un seul personnage par verrière, centré et enrichi de taches de couleurs, disposées autour plutôt qu’à côté. « Cette dernière solution distrairait l’attention, ôterait au parti-pris sa rigueur et dilueraient les taches dans le vide. Le principe pourrait être : le registre des grandes baies très clair, presque incolore - l’architecture presque noir et blanc. Toutes les autres ouvertures étant au contraire très précieuses et très colorées par Bony. Rechercher un graphisme de plomb fonctionnel c’est-à-dire solide. Rectangles recoupés mais le plus discret et élégant possible.» Adoptant le principe de Fernand Léger qui dissocie le dessin de la couleur, les rectangles de couleurs sont décalés des figures.
Les prophètes et saints représentés sont : Abraham, Moïse, David, Jean-Baptiste, Pierre, Jean, Paul, Pol de Léon, Corentin, Guénolé et Yves, les quatre derniers étant bretons. Il fallait un dessin fort pour tenir la route et les traits sont stylisés : mains et pieds longilignes, visages carrés, cheveux dressés, barbe raide de Moïse, harpe de David. La Commission d’Art Sacré exprima cependant ses doutes : On craint que votre parti de dépouillement en couleur ne soit trop poussé. (13 oct. 1956) Le blanc est blanc faible, rose neutre etc (notes de Maurice Rocher) et une résille au dessin subtil empêche toute monotonie. Souvent utilisée dans les églises en béton, la dalle de verre fut ici écartée au profit du vitrail au plomb qui confère à l’église une ambiance plus chaude et plus raffinée, et tout aussi monumentale.
Nous remercions Yann Celton, Conservateur des Antiquités et Objets d'Art du Finistère, pour les informations très complètes qu'il nous a fournies sur Saint-Louis de Brest.
Liens
Documentation
"Les vitraux de l'église Saint-Louis de Brest", partie 1, Jean-Yves Cordier
"Les vitraux de l'église Saint-Louis de Brest", partie 2, Jean-Yves Cordier
Vues détaillées des verrières
Vue d'ensemble des verrières
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Dessins et maquettes
(Archives Maurice Rocher)